« Es muss sein ! »

Parcours
Publié le 27 juillet 2023

L'orchestre en chanson

Si le terme d’orchestre désigne une grande variété de formations instrumentales, c’est bien souvent l’orchestre symphonique qui apparaît en premier lieu dans nos esprits ; ces mêmes esprits qui ont pu être impressionnés par le grand nombre de musiciens et d’instruments qui le composent. On en dénombre même plus d’une centaine selon les œuvres jouées ! Si l’orchestre symphonique a fortement marqué l’histoire de la musique occidentale à travers des noms presque légendaires comme celui d’un certain Beethoven ou d’un Mozart, on a pourtant vite fait de le cantonner à la musique classique ou à la musique du passé.

Mais alors qu’a donc l’orchestre à voir avec la chanson ?

Si l’on est tenté d’opposer l’orchestre à la chanson, l’un étant associé aux musiques savantes, l’autre aux musiques populaires, nous allons voir que les frontières qui les séparent a priori sont bien souvent poreuses. Les artistes dits “populaires” sont loin d’être indifférents à la musique classique et n’ont pas manqué de s’en inspirer. De la même façon, les compositeurs de musique dite “classique” ont largement puisé dans le répertoire des chansons populaires. Chanteurs et orchestres ont fréquemment collaboré, jusqu’aux époques les plus contemporaines, mêlant ainsi des styles, des langages, des publics variés et abolissant les frontières que l’on a vite fait de bâtir entre musique « savante » et « populaire ».

Les œuvres sélectionnées ici laissent entrevoir la liberté et la grande richesse d’influences et d’interprétations dont ont fait preuve les artistes. Les choix et mélanges stylistiques qu’ils ont adoptés offrent de nouveaux dialogues possibles autour des œuvres.

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Camille Houdant & Maureen Thiebaut

Qu'est-ce qu'un orchestre ?

L’orchestre désigne dans l’Antiquité l’espace du théâtre réservé au chœur situé entre la scène et les gradins (du grec « orchestra »). En Occident, les ensembles d’instruments occupant cet emplacement ont par dérivation pris le nom d’orchestre.

L’orchestre désigne, au sens large du terme, la réunion d’un effectif important de musiciens. Leur nombre varie, tout comme la nature des instruments. Sa particularité réside dans le nombre d’instruments ; l’orchestre se compose de plusieurs mêmes instruments (c’est-à-dire plusieurs violons, plusieurs contrebasses, plusieurs hautbois) contrairement à d’autres ensembles composés de plusieurs instruments, tous différents, dits « solistes » (soit un violon, une contrebasse, un hautbois). Il existe donc une grande variété d’orchestres.

La forme la plus imposante et peut-être la plus connue est l’orchestre symphonique. Sa composition instrumentale n’est pas fixe, elle évolue d’une époque à l’autre et selon les œuvres.

Les instruments de l'orchestre symphonique

Trois grandes familles d’instruments composent l’orchestre symphonique.

La famille des cordes représente le plus gros effectif et regroupe les cordes frottées (violon, alto, violoncelle, contrebasse), les cordes pincées (harpe, guitare, clavecin)et les cordes frappées (piano).
Vient ensuite la famille des vents qui distingue d’un côté les bois (flûtes, hautbois, cor anglais, basson, contrebasse, clarinette, saxophone) et les cuivres (trompette, trombone, cor d’harmonie, tuba).
Enfin, la famille des percussions contient, elle, un grand nombre d’instruments de matériaux variés (cymbale, timbale, grosse caisse, caisse claire, tambour, xylophone, métallophone, vibraphone, triangle, castagnettes, célesta, wood-block, carillon tubulaire, maracas…

Disposé en demi-cercle face au chef d’orchestre, chaque instrument occupe une place bien définie, pour des raisons acoustiques (les instruments à faible portée sont devant, ceux à forte portée derrière, les instruments les plus aigus sont à gauche et les plus graves à droite).

Parmi les autres formes d’orchestres, nous pouvons citer l’orchestre à cordes, comme son nom l’indique composé uniquement d’instruments à cordes, l’orchestre d’harmonie, composé d’instruments à vent et de percussions mais aussi d’orchestre d’accordéons, de guitares, de flûtes, d’orchestre de jazz (le big band, composé de plusieurs saxophones, trombones et trompettes) et plein d’autres.

La playlist Es muss sein !

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Schéma de l'orchestre symphonique

I.
Gustav Mahler - Symphonie n° 1

"Frère Jacques, Frère Jacques, dormez-vous ?"

Peut-être ce tube a-t-il bercé votre enfance, et vous ne seriez pas le ou la seul.e. Mais qui est ce “Frère Jacques” et qu’a-t-il à voir avec une symphonie de Mahler ?

Frère Jacques

2:04

La comptine

“Frère Jacques” est une comptine qui remonte au XVIIIe siècle et son auteur n’est autre que le grand compositeur et théoricien français Jean-Philippe Rameau. Ce morceau fut publié pour la première fois en 1811, soit quarante-sept ans après la mort du compositeur, conçu sous la forme musicale du canon. Le canon repose sur le principe de la répétition d’un même thème par plusieurs voix qui se superposent et qui chantent de manière décalée. L’œuvre a depuis plusieurs décennies trouvé sa place dans la culture populaire faisant l’objet d’une comptine chantée pour et par les enfants. Elle a par ailleurs été adaptée dans de nombreuses langues à travers le monde.

Le texte invite un moine, le frère Jacques, à se lever pour se rendre aux matines, le premier office religieux de la journée, donné au lever du jour. A l’origine, le texte comportait une petite variante par rapport à celui que nous connaissons aujourd’hui :

Frère Jacques, Frère Jacques,
Levez-vous ?! Levez-vous ?!
Sonnez les matines, Sonnez les matines,
Bing, Bong, Bong ?!

Transformé par la suite en :

Frère Jacques, Frère Jacques,
Dormez-vous ?! Dormez –vous ?!
Sonnez les matines, Sonnez les matines,
Ding, Ding, Dong !

La symphonie

Gustav Mahler, compositeur et chef d’orchestre autrichien, crée en 1888 sa première symphonie composée de quatre parties appelées mouvements. Le troisième mouvement est fortement inspiré de l’air de “Frère Jacques” ou “Bruder Jakob” dans sa version allemande ; un curieux mélange de styles affirmé par Mahler qui souhaite provoquer chez l’auditeur un effet de surprise… parfois violemment critiqué. Ce mouvement au rythme lent et à la tonalité grave revoie à l’idée d’une marche funèbre. Il s’ouvre directement sur le thème de la comptine, doucement introduite par un solo de contrebasse, rejoint progressivement par les autres instruments de l’orchestre faisant l’effet d’un crescendo et toujours construit sur la forme du canon. Le thème sombre alterne avec des passages plus gais, ironiques ou dansants qui ont valu au compositeur de virulentes critiques. Nous sommes bien loin de l’innocente comptine enfantine. Doué d’une forte personnalité, Mahler n’hésite pas ici à renverser les codes. Sa première symphonie sera mal reçue, elle subira d’ailleurs plusieurs modifications jusqu’à sa version définitive de 1903.

Gustav Mahler - Symphonie n° 1

10:07

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