Hubert-Félix Thiéfaine écrit « Je t’en remets au vent » à l’âge de 18 ans. « Ce qui m’intéressait à cette période, c’était l’aventure et je trouvais qu’il y avait un moyen d’être un aventurier dans le domaine de la musique », se remémore le chanteur de 68 ans. Dès lors, il n’aura de cesse de chercher à « faire bouger les choses » avec ses chansons rock en prose, en prose mêlée de vers, en vers parfois déséquilibrés par des mesures rajoutées.
Dix-sept albums studio plus tard, l’infatigable artiste, auréolé de deux Victoires de la musique, se plaît à poursuivre ses « expériences » en version symphonique. « C’est un peu culotté, notamment quand on n’est pas super connu par le grand public et qu’on boycotte un peu les médias et le showbiz », s’amuse Hubert-Félix Thiéfaine, ravi de cette création symphonique originale qu’il voit comme une « provocation ». Pour lui « la provocation fait partie de la création. La poésie ou la musique sans provocation ça ne sert à rien ».
La rencontre avec une formation classique c’est aussi l’occasion pour Thiéfaine de mettre enfin sa poésie en concordance avec sa propre ambition et de donner un nouveau sens au projet global de l’artiste: Hubert-Félix Thiéfaine aborde cette création comme une sorte de concrétisation de tout un parcours.
La pochette de l'album Tout corps vivant...
C’est un immense travail que celui qui consiste à adapter l’accompagnement d’une chanson pour l’orchestre symphonique. Pour les concerts d’Hubert-Félix Thiéfaine, c’est le claviériste Christopher Board qui fait les arrangements pour cordes à partir de sa partie de piano. Puis une orchestration est faite par Jean-François Berger, arrangeur, réalisateur et musicien qui collabore avec de nombreux artistes français (Renaud, Marc Lavoine, Mylène Farmer…).
Rien n’est à jamais acquis dans une relation. Celle mise en avant par Thiéfaine semble même être perdue à jamais. Il fait sa propre critique avec une objectivité telle qu’elle laisse place aux différentes interprétations: si au premier abord, il semble exprimer des regrets (ceux de n’avoir pas été assez présent, renfermé sur lui-même et indifférent à tout), une seconde lecture laisse entrevoir l’idée qu’il n’exprime aucun amour et aucun regret de la perte, mais demande plutôt pardon de l’avoir si longtemps laissée croire et espérer.
D'avoir voulu vivre avec moi T'as gâché deux ans de ta vie Deux ans suspendue à ta croix A veiller sur mes insomnies Pourtant toi tu as tout donné Et tout le meilleur de toi-même A moi qui…