Le voilà l’insolent, l’ironique, un rien blasé et un tantinet provocateur… Jacques Dutronc met en avant son égo à l’heure des communautés hippies… Guitariste reconnu, il rencontre Jacques Wolfsohn qui deviendra son pygmalion, puis Jacques Lanzmann qui devient alors l’auteur attitré du répertoire de Dutronc… Dutronc le chanteur aime aussi faire l’acteur et il interprète quelques rôles fascinant au cinéma dont le personnage de Van Gogh qui lui vaudra le césar du meilleur acteur en 1992… Sur la route, il croise le chemin d’une certaine Françoise Hardy, chanteuse très en vogue dans les années 60 et avec laquelle il aura un beau petit Dutronc, Thomas de son prénom.
Jacques Dutronc
Sept cent millions de chinois Et moi, et moi, et moi Avec ma vie, mon petit chez-moi Mon mal de tête, mon point au foie J'y pense et puis j'oublie C'est la vie, c'est la vie Quatre-vingt…
Cette très fameuse chanson est un petit manifeste de l’indifférence. Avec sa voix nonchalante, Dutronc se moque de l’égoïsme et du petit train-train de la société de consommation qui, à l’époque, commence à corseter nos vies. Il ironise sur le nombrilisme occidental qui semble ne pas du tout s’intéresser au reste du monde. Cette douce insolence mêlée à une savoureuse dérision baigne dans une ambiance très folk où la linéarité rythmique accentue la structure répétitive de la chanson. Le caractère un peu “marche militaire” de cette chanson, où la batterie et la guitare ne cessent de marquer le temps, renforce le propos sans jamais l’alourdir.