La nouvelle chanson française se manifeste avec talent : Michel Berger, France Gall, Véronique Sanson, Michel Jonasz, Alain Bashung et des groupes de rock français comme Téléphone ou Trust renouvellent le paysage musical hexagonal. Les premières radios locales voient le jour et réinventent l’information, comme Lorraine Cœur d’Acier, la radio des sidérurgistes lorrains en lutte. Le mécontentement social grandit avec l’espoir d’un changement à gauche qui se produira en 1981, mais en Grande-Bretagne et aux États-Unis, l’arrivée de Margaret Thatcher et de Ronald Reagan annonce la révolution conservatrice : les syndicats vont le sentir passer ! Et les groupes de rock anglais vont s’en donner à cœur joie à railler « la Dame de Fer », surnom donné à Mrs. Thatcher.

Éternel jeune homme, le beau Julien fait toujours rêver les filles ! Depuis 1968 son parcours est exemplaire. Ce mélodiste sensible est aussi un vibrant interprète qui a su donner aux mots de ses auteurs, principalement Étienne Roda-Gil, toute la musicalité indispensable pour réussir une belle chanson. Sourire imperturbable, élégance innée, il entame aujourd’hui fièrement sa quarante troisième année de carrière suivi d’un public à l’ardente fidélité.

Une mélodie toute simple aux piano et violons, la voix claire et vibrante puis une envolée lyrique avec le chœur : c’est de la grande musique pour grand orchestre typiquement classique à l’européenne. Rien de mieux pour nous donner des frissons. Ce morceau mélancolique mais lumineux est signé Jean-Pierre Bourtayre et Jean-Claude Petit, tous deux compositeurs de grands succès de la chanson française, comme « Alexandrie, Alexandra » de Claude François.

Il s’agit d’un opéra, genre musical né en Italie au XVIIème siècle, adapté ici à un registre inhabituel, celui de la variété contemporaine. Chaque mouvement ou chanson est une pièce de l’œuvre écrite par Étienne Roda-Gil. Elle se nomme « 36, Front populaire » et rend hommage à cette belle page de l’histoire de France qui a vu naître les congés payés et à l’élan optimiste qui l’a portée. Cette première chanson de l’acte 1 de l’opéra, intitulé « Du pain et des roses », évoque les débuts du Front populaire après les grandes manifestations pacifiques, antifascistes et unitaires du 14 juillet 1935. Les mots printemps, été, vacances, soleil, dimanche… sont la promesse d’une vie meilleure. Que de belles images ! Que d’espoir !