La pochette de Itsi Bitsi Petit Bikini
Les années 60 s’ouvrent sur l’indépendance des pays d’Afrique, jusque là colonies françaises, et un événement sensationnel : le voyage en 1961 du premier homme dans l’Espace. Youri Gagarine, le soviétique, lance la course à la lune… Neil Armstrong, l’américain, sera neuf ans plus tard le premier homme à y poser le pied. La fin de la guerre d’Algérie en 1962 (enfin !) fait accéder le pays à l’indépendance. Les garçons quittent l’uniforme et sont donc plus tranquilles, ça laisse du temps pour danser le twist. Le rock, cette musique née aux États-Unis et redoutée par les adultes, fait fureur chez les jeunes. Certains portent des blousons noirs. Faut-il en avoir peur comme le disent les journaux ?
Issue d’une famille d’origine italienne, Iolanda Gigliotti est née au Caire en 1933. D’abord mannequin, élue miss Égypte, Dalida de son nom de scène, se destine à une carrière d’actrice. Pourtant, c’est par la chanson qu’elle s’illustrera ! Aussi, à l’âge de 21 ans, la belle brune au regard strabique, décide de tenter sa chance à Paris et démarre par des tours de chant dans des cabarets. Repérée par le producteur Eddie Barclay et Lucien Morisse, programmateur d’Europe 1, radio des jeunes, elle enchaine les succès populaires, dans une France friande d’exotisme. Autant reconnue pour son important répertoire (près de 600 chansons enregistrées en huit langues différentes) que pour son destin tragique et sa vie sentimentale mouvementée, Dalida met fin à ses jours à l’aube de ses 55 ans.
Dalida
Adaptation française d’un succès américain, ce cha-cha-cha, nom amusant d’une forme musicale née à Cuba, a connu nombre de versions. Même « l’idole des jeunes », Johnny Hallyday s’y est mis. La contrebasse et les percussions, notamment maracas et guiro, s’en donnent à cœur joie pour enrober l’accent suave de Dalida et les chœurs sucrés qui l’accompagnent. Les glissandos caractéristiques de la guitare hawaïenne complètent le tableau
D’allure naïve et anecdotique, cette chanson made in the sixties est une véritable bombe… anatomique, à l’érotisme de sacristie. Une belle fille en maillot de bain sur la plage, aïe, aïe, aïe ! De quoi sourire aujourd’hui, mais à l’époque ça stimule l’imagination… en tout bien tout honneur ! Cette chanson légère et insouciante, type même de la bluette en vogue à cette époque, aura un succès fou. Le climat pesant de la guerre froide (c’est sur l’atoll de Bikini que les américains testent leurs bombes atomiques) invite-t-il à fredonner et danser ce type de chansonnette aux sonorités bien ensoleillées ? Dalida s’en amuse et, un rien provocatrice, feint de s’excuser auprès des moralisateurs.
Sur une plage il y avait une belle fille Qui avait peur d'aller prendre son bain Elle craignait de quitter sa cabine Elle tremblait de montrer au voisin Un deux trois elle tremblait de montrer…