Officiel : on compte 1 300 000 000 de chinois ! Et nous et nous ! Fin 2004, un tsunami dans l’océan Indien a fait des ravages : morts, maladies, désolation. Et la nature se fâche encore en août 2005 avec l’ouragan Katrina à la Nouvelle-Orléans. Emotion, inquiétude : que nous prépare le réchauffement climatique ? Alors on se distrait pour ne pas y penser : « Un monde parfait », chansonnette enfantine vite oubliée, fait un carton en France et en Europe, tandis que Harry Potter, coqueluche des années 2000, bat les records de fréquentation avec « La coupe de feu ».

Adepte du métissage musical, DJ Click a créé son propre label No Fridge et est à l’origine de nombreux projets mêlant la musique électronique aux traditions du monde. De la Corée du Sud au Brésil, des Balkans à l’Afrique du Nord, il répand son style partout dans le monde. Il produit une musique sans visa nourrie de ses voyages et de ses rencontres comme avec l’extravagante Rona Hartner pour les cultures tsiganes. Actrice et musicienne franco-roumaine d’origine allemande, elle s’est faite connaître à travers le regard du réalisateur Tony Gatlif pour son rôle dans le film « Gadjo Dilo ». Chanteuse polymorphe passant de la musique balkanique au rap ou à l’électro, l’exubérante roumaine s’est associée à l’éclectique DJ Click pour l’album Boum Ba Clash célébrant les noces de l’électro et de la tradition tsigane pour un voyage cinématique en terre slave.

Une belle partie d’accordéon des Balkans virevolte sur une juxtaposition de boucles aux accents trip-hop qui tourne inexorablement et suggère un mouvement appuyé de nos hanches. Sonorités balkaniques. Les nappes sonores, voix, percussions, samples divers tissent un écrin multicolore à la voix très typée de Rona Hartner. Son accent slave fait merveille et nous aide à nous représenter l’image de la danseuse Aïda (celle de Verdi, mais ce pourrait être la Carmen de Bizet), belle et fière tsigane, comme l’est notre chanteuse.

Elixir de jouvence ! C’est une vieille lune de l’humanité : existe-t-il une potion magique qui nous garantisse l’éternelle jeunesse et la bonne santé ? Le vin et son ivresse en procurent l’illusion depuis la nuit des temps, ce que confirment les médecins aujourd’hui. Rabelais ne disait pas autre chose : boire conserve. Mais avec modération ! Dans cette chanson, nous devinons que cette quête est le prétexte à une danse titubante, comme les danseuses tsiganes savent les dérouler. Dans un registre épicurien Rona Hartner célèbre la jeunesse, son insouciance et le bonheur de vivre.