Les pays producteurs de pétrole revoient le prix de l’or noir à la hausse : ils veulent que la manne financière leur profite aussi. C’est le choc pétrolier ou plutôt le début de la crise. Modernisation et compétitivité deviennent des mots à la mode et certains commencent à conjuguer l’industrie au passé décomposé. Au Portugal, la révolution des œillets invite à la liberté, tandis que la démocratie revient au berceau en Grèce. Aux États-Unis, scandale ! Le Watergate révèle que le Président Nixon a espionné ses adversaires. « Hou, hou méfions-nous, les flics sont partout » chante Jean Ferrat. Une jeune actrice, Isabelle Adjani fait une entrée remarquée dans « La Gifle », son premier film et un bonhomme à l’humour corrosif commence à s’imposer, Coluche.

Fils d’immigré roumain, Pierre Vassiliu s’est construit sur une double personnalité d’auteur. Côté pile, il aura commis ces chansons drolatiques, qui faisaient se poiler autant que « Le zizi » (chanson de Pierre Perret) et dont « Qui c’est celui-là ? » restera la plus fameuse. Côté face, il aura ciselé de purs bijoux (« Amour amitié », « J’ai trouvé un journal dans le hall de l’aéroport ») révélant sa sensibilité profonde. Depuis, toujours connecté à toutes les musiques de la planète, Vassiliu a mené sa carrière en marge des grands médias, mais pas à l’écart d’un vaste et fidèle public.

Introduction typique qui nous transporte au Brésil : la guitare, les percussions, dont la fameuse cuica, entonnent une samba endiablée adaptée de « Partido Alto », écrit par Chico Buarque. Le chœur d’hommes au ton on ne peut plus défiant alterne avec la voix, presque parlée, monocorde voire flegmatique de Vassiliu. Apparue dans les années 20, la samba est à la fois un style de musique et une danse populaire brésilienne très appréciée en France dans les années 70.

Reprenant le thème éternel de « la mauvaise réputation », Vassiliu rappelle d’un ton badin, que les braves gens n’apprécient jamais vraiment les trop fameuses « différences ». Comme on sortait de mai 68, mais que la majorité silencieuse n’avait pas dit son dernier mot, cette histoire d’extraterrestre égaré sur la planète Terre frappa les esprits et devint un tube énormissime. Rappelons également qu’il s’agit de l’adaptation d’une bossa du brésilien Chico Buarque.