La pochette de l'album Aufray chante Dylan
Bob Dylan et Joan Baez, artistes majeurs qui manifestent pour la paix et les droits civiques des noirs américains. Grâce aux Beatles, un vent musical frais et parfumé souffle sur la jeunesse. Cheveux longs et fleurs à la bouche, les hippies font sensation. Leur devise : amour, paix et liberté. Dans la foulée se popularisent les sonorités de la musique indienne et les mystiques orientales. On apprend à être tolérant et à s’ouvrir aux autres
Né en 1932 dans une famille aisée de Neuilly-sur-Seine, Hugues Aufray fait ses premiers pas dans la musique en interprétant des chansons françaises dans les cabarets rive-gauche. C’est d’ailleurs lors d’un tremplin organisé par Europe 1, qu’il est repéré en interprétant « Le poinçonneur des lilas » de Serge Gainsbourg. S’ensuit une longue tournée américaine, engagé par Maurice Chevallier pour effectuer ses premières parties. Il y découvre alors la musique folk, country et… Bob Dylan pour qui il a un véritable coup de cœur puisqu’il décide, à son retour en France, d’adapter ses chansons dans la langue de Molière. L’auteur de « Santiano », son plus grand succès populaire, poursuit son chemin guitare à la main. A défaut de prendre sa retraite, il a offert une seconde vie à ses grands classiques dans l’album Troubador since 1948, sorti en 2011.
Hugues Aufray
Cette chanson typiquement folk ne contient pas de refrain si ce n’est le gimmick de l’harmonica joué après chaque couplet. Une alerte dans cette chronique chantée ! La mélodie minimaliste est « un air de banjo joué à la guitare », comme le dit Dylan dans les notes de l’album. Nous n’y entendons que des instruments acoustiques. La vivacité du morceau contraste avec la gravité du thème abordé. On pourrait se surprendre à le siffloter !
C’est une chanson de l’immense chanteur américain Bob Dylan que Hugues Aufray a fait connaître en France. Cette chanson écrite en 1963 se fait l’écho des évènements d’octobre 1962 à l’université du Mississippi, située près de la ville d’Oxford. James Meredith, le premier noir à y être admis, n’avait pu pénétrer dans l’université et suivre les cours qu’avec l’aide de l’armée, l’accès étant bloqué par des gens qui souhaitaient maintenir la ségrégation. Hugues Aufray interprète une remarquable et fidèle traduction par Pierre Delanoë de cette chronique et emprunte le ton détaché de Dylan, pour mieux marquer les esprits sur ce fait divers ô combien révélateur d’une Amérique encore divisée et raciste
Oxford Town On baisse la tête quand les clochers sonnent Le soleil ne brille pour personne N'allez jamais jusqu'à Oxford Town Il alla à Oxford Town Par la haine il fut suivi Seulement…