Le précurseur du rap ! Trente ans avant l’ère du rap, ce toulousain invente l’art de la rime qui frappe. Il mélangeait jazz et java quand les Négresses Vertes et autres Garçons Bouchers n’était pas encore nés. Le premier, il flaire la magie de la bossa-nova. Le premier il ose les rythmes africains, créant une World Music à la française bien avant Bernard Lavilliers. On finirait par oublier tout ce qu’il a insufflé de liberté et d’insolence dans la chanson française. Nougaro est ce guide initié qui devine et indique chaque fois les bonnes routes. Par quoi il égale un Gainsbourg, l’excès médiatique en moins.
Claude Nougaro (2)
Regarde là, ma ville. Elle s'appelle Bidon, Bidon, Bidon, Bidonville. Vivre là-dedans, c'est coton. Les filles qui ont la peau douce La vendent pour manger. Dans les chambres, l'herbe pousse.…
Cette chanson, adaptation d’un chef-d’oeuvre brésilien signé Baden Powell et Vinicius de Moraes, est l’exacte opposée du Rio chanté par Dario Moreno. Elle vous fait découvrir l’envers de la carte postale, là où les touristes ne vont pas, là où la pauvreté colle aux guenilles, là où demain ne vaudra guère plus qu’aujourd’hui. Pourtant, si peu que l’on possède, on est toujours ensemble : « J’ai cinq doigts moi aussi, on peut se croire égaux ». Ce rien de fraternité, c’est quand même et déjà un début.