Le groupe NTM, formé à Saint-Denis en 1989 par Didier Morville (JoeyStarr) et Bruno Lopes (Kool Shen), est un des précurseurs du rap en France. Leurs textes font un constat terrible sur l’état des banlieues et sur leurs habitants. Certaines chansons comme « Le monde de demain » sont tristement visionnaires ou encombrées de colères devant l’injustice sociale avec « Mais qu’est c’qu’on attend pour foutre le feu ». Leur style est sans pareil et fourmille d’idées sonores et de mots claquants. Ils sont l’influence majeure de tous ceux qui ont suivi. Le groupe séparé en 1998 s’est récemment reformé pour une tournée nationale.
Suprême NTM (2)
A l'aube de l'an 2000 Pour les jeunes c'est plus le même deal Pour celui qui traîne, comme pour celui qui file Tout droit, de toute façon y a plus de boulot La boucle est bouclée, le système a…
A l’opposé des lieux communs trop souvent répétés, le rappeur est en fameux observateur et NTM n’est pas le moindre. Dans un album explosif, le crew de Saint-Denis marque une pose pour soulever un des pires maux de notre monde : le manque d’amour d’une jeunesse privée de repères. Dès le second couplet qui évoque les relations père/fils, on saisit la teneur autobiographique du récit lorsque Joey Starr cite les propos méprisants de son paternel. Le texte place haut l’idée que renforcer les liens familiaux est un des remèdes à la violence sociale. Une mélodie plaintive portée par une voix féminine s’échappe du beat et surplombe un flow impeccable à la rythmique implacable : un rai de lumière vient-il éclairer le propos sombre et grave ?