Ce personnage n’est pas, sachez-le, qu’un héros de cinéma inventé pour égayer un pastiche sur les folles années 70. En vrai, CloClo existait vraiment, mettait vraiment ces chemises à cols pelle à tarte. Il est né à Ismaïlia en Egypte et ses pantalons pattes d’ef scintillaient de mille feux tandis que derrière, des girls en petites tenues (les Clodettes) s’agitaient en rythme avec application. Ce showman d’exception a lancé la mode disco en France avec beaucoup de réussite, il reste une star dans les karaokés. Incidemment, Claude François adapta quelques excellents tubes de la soul US, enfila les hits sans jamais souffler, puis disparut au sommet de la gloire alors que dans toutes les boîtes de France résonnaient « les sirènes du port d’Alexandrie ». Des milliers de gens ne s’en sont jamais remis.
Claude François
En France on compte trois radios et trois chaînes de télé. Elles soutiennent des artistes bien propres aux sourires éclatants, vêtus de costumes scintillants. C’est le règne de la variété ! Claude François vient y mettre un peu de piment avec le disco et ses pulpeuses Clodettes ! Mais dans les lycées de banlieues c’est le hard rock et le punk qui agitent les adolescents : « No future » hurlent-ils en donnant des grands coups de pieds dans la fourmilière et dans les conventions.
Après la pop et le rythm’n’blues, Claude François surfe sur la vague disco, en vogue dans les années soixante-dix. Ce titre écrit par Etienne Roda-Gil, incontournable des soirées discothèque et karaoké, fut son dernier succès. Avec pour décor son pays natal, l’Égypte, le texte rend hommage au port d’Alexandrie, fondé dès l’Antiquité. On y entend une ode sensuelle à une certaine Alexandra, incarnation vibrante d’un idéal féminin. L’atmosphère devient charnelle, lorsque les souffles que CloClo s’amuse à produire trouvent leur écho auprès d’un chœur composé de femmes aux voix effilées. L’arrangement est disco à souhait : basse ronflante, percussions échevelées, pizzicati de violons et pêches de cuivres : tout invite à la danse. Et la magie du strass opère toujours !
Rah! Ha! Rah! Ha! Voile sur les filles, barques sur le Nil Je suis dans ta vie, je suis dans tes bras Alexandra, Alexandrie Alexandrie où l'amour danse avec la nuit J'ai plus d'appétit qu'un…
Typiquement disco, cette chanson est faite pour danser ! Basse ronflante, batterie trépidante, nappes de violons et puissant ensemble cuivré : tout est réuni pour accueillir la voix gorgée de désir et essoufflée de Claude François. Toute en strass et paillettes la chanson devient sensuelle lorsque les voix féminines se mêlent au refrain. Le tempo ne ralentit pas. Claude François danse et nous essayons de le suivre ! Aïe ! Ouille !