Voix et physique insolites, Brigitte Fontaine s’est construit l’image d’une artiste extravagante, qui ne dédaigne pas de passer pour « déjantée »… Dès son premier album solo, dans les années 60, elle annonçait la couleur : “Brigitte Fontaine est folle “. Ayant construit une solide carrière à la marge, avec la complicité de son compagnon Areski Belkacem et de son compère Jacques Higelin, Fontaine sera de toutes les expériences, de toutes les musiques audacieuses, avant d’accéder à la reconnaissance du “grand public “. Collaborant avec de jeunes artistes qui ont grandi en écoutant ses disques étranges, comme -M- au début des années 2000, elle s’est affirmée comme une inclassable Castafiore pop, surréelle et lunaire, toujours aussi mystérieuse… et toujours folle. Fort heureusement.

Cette histoire débile, profondément sans queue ni tête, à moins qu’elle ne recèle un message subliminal (cherchez-le), marquait le grand retour aux affaires de Madame Fontaine et l’intrusion d’un look assez peu orthodoxe dans l’univers de la chanson française respectable. Sur des sonorités empruntant clairement aux musiques arabes traditionnelles (violons, flûtes, darboukas), elle fera danser petits et grands, de Ouarzazate à Montélimar.