Cet homme hors normes, trentenaire assez difficile à cataloguer, se déclare fils spirituel d’Allain Leprest et Bernard Dimey, deux grands créateurs passionnants dont on ne parle pas assez. Il se décrit lui-même comme un chanteur de “chansons pas chantées “, travaille la poésie, écrit quelques nouvelles. “Ce sont de drôles de types, qui vivent de leur plume, ou qui ne vivent pas, c’est selon la saison…” Quelques mots de Ferré, qui conviendraient assez bien, peut-on penser, au présent de Loïc Lantoine…
Loïc Lantoine
Les cheveux de ma sœur capturés par ma main Fallait pas qu'elle m'embête là faut qu'on se console Son sourire sous ses larmes j'iui dirai que j'I'aime demain En attendant frangine nos joies…
Juste accompagné de Franois Pierron, son complice contrebassiste, Lantoine récite, scande, vit, transpire ses textes. Étonnante, non cette “chanson pas chantée”? Il conte et raconte sa vie. C’est brutal et sec, et ça regorge pourtant de passion, de sentiment, d’intensité. Il y a l’urgence, l’inquiétude, la tension, l’amour, la vie, la mort, tout ce qui fait l’éternité de la poésie. Et de ces thèmes humains universels, sur un accompagnement parmi les plus dépouillés qu’on puisse imaginer, le poète invente une histoire nouvelle, la sienne. Rencontre des sons et des mots. C’est cela qu’on appelle inventer un univers poétique personnel.