Madame Gudmundsdottir est évidemment plus connue sous son simple prénom, Björk (“bouleau” en islandais, comme l’arbre). Née en 1965, la plus connue des Islandaises est dotée d’une voix qui ne s’oublie pas, couvrant trois octaves.
Björk baigne dans la musique depuis l’enfance. A 11 ans, elle reprend à la radio “Love to Love” de Tina Charles, une tube disco, et enregistre avec son oncle un album qui devient disque d’or dans son pays.
Elle se fait d’abord connaître en Europe comme chanteuse des Sugarcubes, un groupe de rock alternatif qui a signé quelques morceaux marquants à la fin des années 80 comme “Birthday” et “Hit”. Mais c’est à partir du au milieu des années 90 que l’artiste au visage de poupée mutine accède à une notoriété mondiale, enchaînant les albums plus novateurs les uns que les autres et les frasques de diva un poil déjantée. Car sous ses airs fragiles et évanescents, cette Callas pop masque fort mal un tempérament hautement volcanique.
Si son premier album, Debut (1993), demeure très pop il recèle quelques incursions vers l’electro. Une voie qu’elle suivra pour s’engouffrer sur des chemins de plus en plus expérimentaux. Et sa voix devient son principal instument de musique. En 2004 par exemple, Björk publie un album a capella, Medúlla. Avide de technologies, Björk se pique d’inventer de nouveaux instruments, comme le “gameleste” (un hybride entre un gamelan et un célesta) et le “sharpsichord” (une harpe mécanique), qu’elle intègre dans les chansons qui composeront son album Biophilia sorti en 2011. L’artiste n’est pas seulement une passionnée de gadgets, elle défend aussi avec fougue la beauté naturelle de son île natale et développe une forte conscience écologique.
Nature, technologie et sons expérimentaux sont la marque de fabrique de Björk.
À noter enfin son passage remarqué par le cinéma dans le film Dancer in the Dark du Danois Lars Von Trier, au côté de Catherine Deneuve, dont elle signera la bande originale en 2000. Elle sera récompensée la même année du prix d’interprétation féminine au festival de Cannes. Pourtant, Björk dira que cette expérience aura été traumatisante et ne la renouvellera jamais !
Björk
If you ever get close to a human And human behavior Be ready, be ready to get confused And me and my hereafter There's definitely, definitely, definitely no logic To human behavior But…
Extrait de son premier album solo, judicieusement intitulé Début, ce titre représente parfaitement la personnalité et l’univers musical de la diva nordique.
Les mélodies calmes alternent avec des expérimentations fortement teintées de house ou de techno. Les instruments électroniques se taillent la part du lion mais ne vampirisent jamais l’intention principale : sur des rythmes hésitants, l’ambiance est inquiétante, inhabituelle. On navigue alors dans des eaux proches du trip-hop, non loin de Tricky et de Portishead. Le phrasé de la chanteuse, si spécial, incroyablement expressif et déroutant, la rend instantanément reconnaissable, un titre révélateur de l’esprit Björk.