Camerounaise de Paris, elle a su trouver sa place dans le petit monde du rap et du slam,où les messieurs ont coutume de se servir en premier. Côté musique, elle ose sans trembler bousculer les codes en place. Côté textes, l’expression de ses convictions n ‘exclut ni l’émotion ni la recherche d’originalité. Bams glisse dans le rap sa propre poésie, trouve et affirme le ton qui lui convient. Elle travaille et triture le flow traditionnel pour évoluer vers un ailleurs moins stéréotypé, plus audacieux, plus travaillé. Il faut l’écouter avec attention.

Bams nous livre ici en bloc tout ce qui la fait grincer des dents et sortir de ses gonds. Mis à part l’humour ravageur et l’humeur volontiers coquine, tous les ingrédients de son nouvel album sont réunis dans ce morceau : un tempérament qui frappe dès la première écoute, une façon de rapper souvent chantante, parfois dissonante mais toujours profondément féminine. Elle nous raconte des histoires, un peu comme un(e) griot(e), avec une conscience aigüe du monde qui l’entoure, la volonté d’agir et le mélange des instruments et des genres musicaux. Une belle réflexion qui combine des sonorités pas toujours voisines : du jazz au rock, l’éventail sonore est grand ouvert.