Dans l’Amérique des années 50, Chuck Berry, Bo Diddley, Fats Domino semaient les graines du rock’n’roll. À leurs côtés, Richard Penniman, pianiste de gospel, relève lui aussi le défi, sous le nom de Little Richard. Il impose sa voix haut perchée comme l’une des plus aisément reconnaissables du rock des fifties. Osant jouer d’une allure ambigue, il enregistre des montagnes de titres, dont trois au moins deviendront grâce à lui d’indestructibles classiques: Tutti Frutti, Lucille et Long Tall Sally, qui plus tard sera repris par les Beatles. Sur le tard, Little Richard se convertit et devient un révérend… Étrange destinée.
Little Richard
A-Wop-bop-a-loo-lop a-lop-bam-boo Tutti Frutti ail over rootie x 5 A-Wop-bop-a-loo-lop a-lop-bam-boo I got a gal, named Sue She knows just what to do x 2 She rocks to the East, she rocks…
Awop baboloobop alop bam boom… Tutti Frutti, aw Rootie…
Voilà pour les paroles, qui ne veulent rigoureusement rien dire, mais on n’est pas là pour réciter Descartes, n’est-ce-pas ? Il s’agit plutôt de s’envoyer en l’air, nous voulons dire danser, sur une rythmique au carré, avec piano et saxo qui s’excitent, un chanteur permanenté qui s’époumone et part dans les aigus à mesure que la tension monte. Ça n’a l’air de rien comme ça, mais dans l’Amérique puritaine des années 1950, c’était presque comme montrer son sexe au journal de vingt heures…