Le nombre de chanteuses à succès que le Québec nous expatrie depuis trente ans est quand on y pense proprement hallucinant. Toutefois, nos “maudits” cousins nous ont aussi permis de découvrir de vraies voix, ni hurlantes, ni traumatisantes, des interprètes sensibles et mesurées, loin de toute caricature. Fabienne Thibeault figure sans conteste parmi celles-là, mais interprète de ce tube planétaire, elle a — du moins chez nous — été un peu écrasée par le poids démesuré de cet énorme succès.
Fabienne Thibeault
On dort, les uns contre les autres On vit, les uns avec les autres On se caresse, on se cajole On se comprend, on se console Mais au bout du compte On se rend compte Qu'on est toujours tout…
Starmania. Une entreprise qui, depuis quarante ans, tourne à plein régime : tubes à la pelle, reprises, adaptation, versions retravaillées à la sauce The Voice… la complète. De cette invraisemblable mine de succès concoctée par Michel Berger et Luc Plamondon, ressort cette ballade mélancolique, un rien désabusée, comme une conclusion à tous les rêves naïfs de communautés, de relations “différentes” qui dans les années 70 avaient partout fleuries. Quelles que soient les vies qu’on s’invente, vient l’inévitable jour où l’on se retrouve face à soi-même et à l’infinie solitude. «On se rend compte, qu’on est toujours tout seul au monde»…