Les Têtes Raides se réunissent dans les années 1980 pour jouer du punk. Puis très vite l’affaire évolua vers des destinations nouvelles : le groupe s’étoffe jusqu’à compter sept membres et les guitares électriques laissent place à l’accordéon, au violon et aux cuivres variés. Leur rock prend alors des sonorités jazz aux ambiances de fanfare et de musique de rue. Avec cette nouvelle formation vient l’envie de soigner particulièrement la scène, jusqu’à les transformer en de véritables spectacles à mi-chemin entre cabaret et théâtre. Le tout évidemment accompagné des textes rigoureux de Christian Olivier dont l’humour et la voix font encore mouche.
Les Têtes Raides ont su créer un style bien à eux, où la chanson française se frotte aux mélodies de l’Est et au rock. Leur musique immédiatement identifiable influencera de nombreux artistes tels que les Ogres de Barback ou La Tordue, tandis que pochettes et affiches suivent un code graphique très strict, celui des Chats Pelés, le collectif de graphistes de Christian Olivier.

Sur fond d’accordéon guilleret, voici narrée l’autopsie des petites haines ordinaires, qui font du voisin l’ennemi potentiel… voire providentiel. Attention toutefois, ne pas se méprendre. Si les sonorités nous évoquent ici les cambrousses les plus profondes, les rancœurs reculées, les mesquineries d’arrière-boutique, tout ceci à y écouter d’un peu près, possède un sérieux parfum d’universel. Y a pas qu’en campagne que les gens peuvent s’avérer perfides. Ce serait trop simple…