Véritable fêlé de la métrique, rimeur implacable, Thomas Fersen est aussi, sur scène, et sous des airs de ne pas y toucher, un infatigable entertainer. Chacune de ses chansons vous projette dans un univers intemporel, insaisissable et dangereusement attachant. Son univers est semé de personnages atypiques et d’animaux étranges, qu’il se plaît à animer sur des compositions ô combien joyeuses et sautillantes. Obsessionnel ? Non, simplement poète et probablement l’un des auteurs les plus talentueux et surprenants de son temps ! Drôle et perfide, lunaire et poliment déjanté, tel est Thomas Fersen, qui chante parmi d’autres les amours impossibles de la chauve-souris et du parapluie. Ce qui à soi seul vaut bien des carrières.
Thomas Fersen (2)
Dans la cour de l'école, On m'appelait pot de colle, Dans la cour du bahut On m'appelait la glu, On m'appelait la sangsue, On m'appelait le morpion. Enfin bref, on m'donnait De jolis…
Un jour ou l’autre, nous sommes tous affublés de petits noms plus ou moins sympathiques. Certains sont créatifs et s’inspirent de notre nom de famille, de nos traits caractéristiques. D’autres, “pot de colle” par exemple, sont indémodables et désignent n’importe qui. À la récré comme dans la vie, il ne fait pas toujours bon être tendre, naïf, rêveur. Pour faire sa place, il vaut mieux en imposer et parler plus fort que les autres… Cela dit, être soi-même s’avère toujours fécond. Les doux rêveurs écrivent parfois d’excellentes chansons dont des milliers d’auditeurs raffolent… Belle solution. La musique nous suggère une adroite mise en scène : le profond dépit du personnage principal lors des couplets réalistes succède à l’exaltation la plus totale lors de ses rêveries.