«Les gens qui croient que Georges écrit toujours la même musique ont des oreilles de lavabo !» Ainsi s’exclamait René Fallet, son complice, s’agaçant à l’idée qu’on ne sache voir en Brassens qu’un rimeur habile, un poète au mieux… alors qu’il était tout autant subtil musicien, capable de créer vrais standards de jazz, ballades chantournées, chansons de corps de garde, mélodies raffinées. On entendit même Doc Gyneco qualifier Brassens de “Barbare” et dans sa bouche le mot valait compliment. On y lisait toute l’admiration que portait le rappeur à ce maître de la chanson française… et il n’est pas le seul !
Georges Brassens
Non, ce n'était pas le radeau De la Méduse, ce bateau Qu'on se le dise au fond des ports Dise au fond des ports Il naviguait en pèr' peinard Sur la grand-mare des canards Et s'app'lait les…
Lino Ventura, Fallet, Raymond Devos, Gibraltar, il existait autour de Brassens une vraie cohorte d’amis fidèles, « une bande » comme on disait alors, à qui cette chanson est sans doute dédiée. En artisan soucieux du détail, le poète y glisse comme à son habitude quelques clins d’oeil littéraires. Le rythme joyeux, enlevé, fut souvent repris par des formations de jazz, des fanfares, il peut être aujourd’hui repris en choeur, autour d’un simple feu de camp quand on se retrouve… entre copains. C’est un air désormais éternel, définitivement inscrit dans le patrimoine.