La belle de l’Essonne s’est vite imposée sur les radios, dans les collèges et les lycées professionnels. Nous ne bouderons notre plaisir : ni devant cette voix agréablement voilée, cette humeur revêche, ce sourire au parfum chypriote ; ni devant ces instantanés assez bien saisis dans un langage riche en codes et en clins d’œil. Venu naturellement d’outre-atlantique, le Rn’B a trouvé en France une voix qui parle juste: ses histoires de filles de banlieue, de jalousie et de vie comme elle va-la-galère quand on est fille dans le monde pas toujours facile des cités, sont habilement racontées, sans clichés, ce qui est rare.

L’introduction du morceau laisse planer un doux relent de Méditerranée et de Moyen-Orient. Le rythme sautillant de la chanson évoque les musiques qu’on peut entendre s’échapper des fenêtres, quand on se promène dans les rues du Caire ou de Nicosie. Le texte en revanche est typiquement “parisien- banlieusard”. Diam’s utilise un vocabulaire que peu d’adultes comprennent mais qui est celui de toute une génération. Le jeu sur les voix — celles du choeur et celle de Diam’s — est joliment réussi. Je ne suis pas une bombe latine, ni une blonde platine… pas mal vu! Mais au fait, qui est ce DJ?