Début 2004, le taureau de Toulouse est parti, et ce fut le couplet attendu sur la perte immense que venait de subir la chanson française. Trente années avant le rap, il inventait en français la rime qui frappe. Il mélangeait jazz et java bien avant les indépendants. Quand Paris l’avait cru fini, il s’était envolé vers New York, pour se ressourcer aux sonorités du funk. Nougaro était ce guide inspiré, qui toujours indiquait les justes routes à suivre, ouvrait nos oreilles au monde et à toutes ses vibrations.
Claude Nougaro
Quand le jazz est Quand le jazz est là La java s'en La java s'en va Il y a de l'orag' dans l'air Il y a de l'eau dans le gaz Entre le jazz et la java Chaque jour un peu plus Y a le…
Cette chanson sonne comme une illustration parfaite de la création “à la française”, habilement résumée en deux minutes. Cette envie de marier le swing américain et nos traditions avait démarré avec Trénet, s’était poursuivie avec les fabuleux Collégiens de Ray Ventura, puis après-guerre les premiers succès d’Aznavour. En mariant à son tour, avec aplomb, les tempos du jazz et la populaire java, Nougaro ouvrait en ce début des années 60 une immense fenêtre vers de nouveaux possibles, pour le bonheur de dizaines d’artistes à venir.