Il y avait dans la voix d’Helno, chanteurs de ces Négresses Vertes éphémères, toutes la gouaille et tout l’irrespect du monde. Il avait cette belle gueule de marlou, à jouer dans les films de Carné d’avant-guerre. Sur scène on l’observait s’agiter, danser, porté par les cuivres et la rythmique du groupe… Il était difficile alors de ne pas penser “ce gars peut devenir très très grand”. Mais vous savez ce qu’il advient, parfois, de ces types qui attirent un peu trop la lumière, ou qui ont, comme dirait Depardieu, été bercés trop près du mur. Le vrai prénom d’Helno, c’était Noël, vu qu’il était né un 25 décembre. Il repose désormais à Pantin, Seine Saint-Denis.
Les Négresses Vertes
Raymond a de la classe Il a toujours été Dernier de la classe Élève dissipé Mais que font ses parents Un élevage de morpions Ils en ont une tribu Plus nombreux que les pions Qui en…
Tous les poncifs qu’on jette comme autant d’accusations d’indignité à la face des supposé “collectionneurs d’allocs”, sont ici retournées comme autant de pieds de nez, ou doigts d’honneur, à la face des médisants et méprisants. C’est un peu la version du fameux film d’Ettore Scola “Affreux, sales et méchants” qui défile ici, tandis que les cuivres moqueurs font une haie d’honneur à cette sarabande de malappris. “Bien plus qu’une famille, voilà une escadrille”. En une rime, on retrouve avec plaisir cette verve ironique et caustique des exubérants Négresses Vertes.