Dotée d’une voix si mélodieuse, on ne s’étonne guère qu’Yvette Giraud ait fait ses premiers pas comme “speakrine” à la radio. C’était juste après la Libération, avant d’enregistrer de nombreux succès comme “Mademoiselle Hortensia”, jeux Interdits”, ou le très célèbre, alors, “Lavandières du Portugal”. Elle fit une belle varrière au Japon. Magie d’internet, on voit aujourd’hui son nom refleurir, sur les sites où des collectionneurs nostalgiques recherchent les microsillons d’époque…
Yvette Giraud
On m'a prêté quatre vieux murs Pour y loger mes quatre membres Et dans ce réduit très obscur Je voulus installer ma chambre Pour lui donner un air coquet Je suspendis aux murs en pente…
Du poète René Baër, on sait qu’il confia, durant la guerre, quelques poèmes au jeune Léo Ferré. Celui-ci les mit en musique. Pour les offrir à d’autres artistes, ici Yvette Giraud, puis pour les enregistrer sous son propre nom, dans ces années cinquante où il faisait, timide, ses premiers pas devant le micro. Écoutons autant que les mots, ces violons évoquant l’univers doucement mélancolique des jeunes années où tout est promesse. Dans la voix d’Yvette Giraud, s’entend cette élégance d’alors ; elle sonne aujourd’hui désuète ? Qu’on y succombe ! Elle conserve tout son charme et sa poésie.