À moins de vingt ans, elle fut “LA” révélation de 1967 avec ce faussement futile “7h du matin”. C’était l’année du fameux “Summer of Love”, l’été de l’amour, celui des hippies, de toutes les impatiences… Juste avant 68. Par la suite, Jacqueline Taïeb écrivit pour de nombreux interprètes (Yves Montand, Michel Fugain, Mauran, Dave, Fabienne Thibault)… Et puis, joli pied de nez au temps qui passe, elle est revenue sur le devant de la scène en 2005 avec un album au titre triomphal : “JACQUELINE TAÏEB IS BACK !” comprenant un morceau ironiquement intitulé cette fois “7 heures du soir”. Les meilleurs dérisions sont celles qu’on s’impose à soi-même.
Jacqueline Taïeb
Il est 7 heures du matin Faut s'réveiller Haaaaaaaan, j'ai sommeil Alors un peu d'musique pour se mettre en train, j'sais pas moi Quelque chose comme Talkin' 'bout my ch-ch-ch-generation…
On retient dans ce monologue d’ado capricieuse et mutine le clin d’œil au groupe british The Who et à leur “My Generation” qui proclamait cette phrase ultime aussi bête que sublime “j’espère mourir avant d’être vieux…” Génération gâtée des années 1960, qui ne connaissait ni sida, ni chômage, et n’avait pas à s’encombrer de téléphones portables dernier cri… Mais qui en voulait quand même à la terre entière, et d’abord “aux vieux”, rebaptisé “croulants”… Ce collage presque photographique est d’une criante vérité, encore très actuelle. N’est-ce pas les filles ?