Monsieur Reggiani se fit d’abord connaître au cinéma, notamment aux côtés de Simone Signoret dans «Casque d’Or ». À la fin des années 60, on découvre qu’il n’a pas qu’une présence, mais qu’il est « aussi » une voix. C’est alors le début d’une seconde carrière. Il inscrira dans le patrimoine de la chanson française des interprétations bouleversantes. Avec lui les plus grands auteurs (Georges Moustaki, Claude Lemesle, Jean-Loup Dabadie) trouvaient une source intarissable d’inspiration.
Serge Reggiani
Sous le pont Mirabeau coule la Seine Et nos amours Faut-il qu'il m'en souvienne La joie venait toujours après la peine Vienne la nuit sonne l'heure Les jours s'en vont je demeure Les…
Voici l’un des plus beaux poèmes de la littérature française, écrit par Guillaume Apollinaire au début du vingtième siècle. La ville, théâtre d’un amour en allé, est ici résumée par ce lieu, le pont. Et sous ce pont l’eau coule, et court, comme le temps, comme la vie, comme les sentiments, puisque rien ne saurait durer toujours. Cette eau qu’on ne saurait freiner en son lent débit, c’est le cours de l’existence. Et pourtant, on se sent parfois, soi-même, immobile, incapable d’avancer, impuissant dans sa souffrance. Comme le pont qui lui aussi, reste. Mais restera. Bien après nous. Quoi de mieux qu’un piano égrenant ses accords pour accompagner cette fuite mélancolique du temps?