Groupe phare des années 1970-1980, Téléphone est composé de quatre amis parisiens : Jean-Louis Aubert (guitariste, chanteur et parolier), Louis Bertignac (guitariste, chanteur), Corine Marienneau (bassiste) et Richard Kolinka (batteur). Le groupe connaît un succès fulgurant, grâce notamment à ses tubes « Hygiaphone », « La bombe humaine » puis « New-York avec toi » ou encore « Un autre monde ». Ses quatre membres réussissent le pari qu’aucun combo chevelu n’avait su avant eux relever, sauf peut-être les Variations: devenir LE GROUPE de ROCK français. Mais les Variations chantaient en anglais. Téléphone sut, comme personne, sinon Jacques Higelin ou Eddy Mitchell, réconcilier langue de Molière et rythmes binaires. En ce sens, ils ont décomplexé à jamais des générations d’auteurs. Les deux guitaristes Jean-Louis Aubert et Louis Bertignac, alimentent encore et toujours la chronique. Et ont longtemps résister à toute hypothèse de reformation. Elle aura lieu, mais sans Corine Marienneau. John Lennon avait dit, quelques années avant l’explosion du groupe : « Le bon rock français, c’est comme le bon vin anglais, ça n’existe pas ». Désolé John, si on n’a toujours pas trouvé de bon vin anglais, Téléphone a, en publiant cinq albums mélangeant hard-rock, pop et parfois chanson française, prouvé d’une belle manière que tu t’es bien trompé sur ce coup-là.

Avec cette touche d’un accordéon qui ne leur a pas souvent servi, le quatuor donne ici une manière de V.F. du « New York, New York » immortalisé par Liza Minelli puis Frank Sinatra. C’est la même histoire. Le rêve américain, Big Apple qui est là, offrant à la fois sa démesure et son quotidien glauque. Débauche de contrastes qui ouvre à tous les possibles, incluant les espoirs de gloire. «Voir si le cœur de la ville bat en toi »… Jean-Louis Aubert, parfois, emprunte ce genre de raccourci. Soutenu par un bon riff de guitare, cela peut devenir une évidence, une fulgurance… Le cœur de la ville bat en nous.