La chanson française, entre 1950 et 1960, s’offrit une génération d’auteurs-compositeurs-interprètes tout simplement exceptionnels. De Brassens à Ferré, de Brel à Barbara sans oublier Gainsbourg, Montand ou Nougaro, la plupart ont disparu aujourd’hui. Jean Ferrat ne fait plus exception à cette règle depuis 2010. Il a fait découvrir au plus grand nombre les grands poèmes d’Aragon. Il a écrit des refrains éternels (Ma Môme). Il a aussi su exprimer ses convictions «progressistes » dans des chansons manifestes (“Ma France”, “Potemkine”) que les radios ne passaient pas. Qu’importe, puisqu’au-delà l’évidence subsiste. Cet homme-chanteur est un monument.

Potier, Eugène de son prénom, est l’homme qui écrivit l’Internationale. Clément, Jean-Baptiste, est le père du « Temps des Cerises ». Deux chansons chargées d’histoire et d’avenir, à jamais associées à la tragédie de la Commune de Paris. Cette révolte des petits contre les riches et puissants amorçait en 1870 un début de révolution qui allait inspirer toutes celles à venir. La Troupe tira sur le peuple. La Commune finit en massacre. La musique lyrique et solennelle est naturellement voulue par Ferrat comme un hommage digne rendu aux combattants et victimes, à l’heure où l’on célébrait le centenaire de cette insurrection.