Les Lyonnais de Starshooter étaient quatre jeunes gens malappris, insolents, cyniques et braillards. En 77, on disait «punks » et ça voulait tout dire. Au sein du quatuor, il y avait ce chanteur, Kent Hutchinson (comme dans Starsky & Hutch? absolument) plus tard rebaptisé « Cokenstok ». Devenu Kent tout court, à l’heure d’attaquer la carrière solitaire, il devient l’un des auteurs les plus sensibles et justes de sa génération. Influencé par les « grands de la chanson française », les univers de Prévert et Doisneau, autant que par le rock et les musiques du monde, il ose souvent se remettre en question, prend de vrais risques artistiques, et conduit une carrière aussi respectable que peu mise en valeur par les grands médias.
Kent
C'est le week-end Finie la semaine Allons z'à la campagne Pour nous refaire Une santé Rien d'tel que la campagne J'prends la glacière Le pack de bières Et un bon pain de campagne…
Une vraie belle tranche de vie, cette chanson optimiste et joyeuse. Après les années de jeunesse où l’on est rock, urbain à donf’, vibrant toujours au rythme de la ville, speed, trash, en permanence sur le 220, vient le temps de l’apaisement : vie de couple, projets… Les méchantes langues parleront « d’embourgeoisement », les autres d’aspiration à la sérénité. Derrière les mots simples, ce week-end à la campagne en dit beaucoup : vivre l’instant présent, jouir des bons moments de la vie, et s’inventer un avenir envisageable. Dans la ville ou loin de la ville ? Curieuse introduction où se mélangent un accordéon, des voix rigolotes et des guitares électriques.