Né à Thouars dans les Deux-Sèvres en 1968, Philippe Katerine incarne bien plus l’esprit de son époque que celui de son milieu. Il grandit dans une famille catholique et traditionnelle vendéenne, dont les membres sont presque tous professeurs. Il pense même à devenir prêtre jusqu’à son adolescence, mais finit par préférer étudier les arts plastiques à Rennes. De ses passages à l’église, il retient la découverte du chant et de la musique grâce à la chorale.
En 1991, il sort son premier album Les mariages chinois et troque Blanchard pour Katerine, en hommage à Catherine Deneuve et à une de ses cousines. En 1999, avec son titre “Je vous emmerde”, Katerine sort des circuits confidentiels et professionnels.
Irrévérencieux et déroutant, Philippe Katerine détonne. Bien qu’ayant une carrière prolifique et diverse, ce n’est qu’en 2005 avec “Louxor j’adore” que Philippe Katerine cartonne. On note sur les albums suivants d’autres chansons tubesques comme “la Banane” et son entêtant refrain ou “J’aime tes fesses” qu’il chante avec Jeanne Balibar.
Proche de l’easy listening dans l’instrumentale mais agrémenté de textes témoins des angoisses de notre époque, le style de Philippe Katerine est difficilement définissable. Épuisement face au travail et une société néo-libérale écrasante, impuissance face aux guerres et conflits qui ternissent la face du monde ou peur de la solitude dans un monde où tout nous met en concurrence, tout y passe, mais sur des mélodies légères. Comme une nécessaire embellie pour ne pas sombrer.
Homme aux multiples casquettes, Philippe Katerine n’est pas qu’un musicien. Acteur, il gagne un César du meilleur second rôle pour le film Le Grand Bain sorti en 2019. Plasticien, il organise une exposition autour de bonhommes rose au sortir du confinement en 2020 et invente un nouveau courant artistique le “mignonisme”. Le principe ? Réunir deux éléments qui n’ont rien à faire ensemble pour faire de cette rencontre une œuvre d’art à part entière. Encore un bol d’air frais ludique dans une époque morose.
Plus récemment, sa performance à la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Paris 2024, tout nu et tout bleu, sur une table de banquet interprétant son titre “Nu” a marqué les spectateurs du monde entier et est même devenue virale en Asie.
Personnage proprement surréaliste, Philippe Katerine invite au pas de côté poétique, particulièrement bienvenue par les temps qui courent.
Philippe Katerine
Le métro ferme à une heure du mat' Le métro ouvre à six heures du mat' Monoprix ouvre à 10 heures Monoprix ferme à 20 heures Les enfants partent à 8 heures Les enfants reviennent à 16…
Gros son électro et sens affirmé de la rime riche ! Riff obsédant, gros son, refrain prise de tête et narration limite neu-neu… On ne pourra pas dire que Katerine mégote sur les effets, lorsqu’il dresse le navrant tableau de nos vies urbaines, postmodernes. Sous stress constant, on frîle sans cesse le « pétage de plombs », on est « limite ». Pas très loin du syndrome « borderline », cet état critique psychiatrique où le patient a juste un dernier choix, des plus sympathiques : rester dans sa névrose, ou chuter pleine tête dans la bonne vieille psychose. Folie douce, ou folie furieuse, pour résumer. Si ça
vous tente, rien ne va plus, faites vos jeux !