Grand amateur de rock anglais, il cite volontiers les Kinks, les Beatles et Blur au chapitre des inspirateurs. Mais il paye aussi son tribut à Léo Ferré, Jean Constantin ou Juliette Gréco, monstres sacrés d’une chanson française plus “classique”, à ce titre indémodable. Bertrand Louis ne fait pas davantage mystère de réelles connaissances musicales, section électro-acoustique contemporaine. Arrivé au cap de la trentaine, ce talent récent n’a pas encore acquis la renommée des Bénabars, Cali ou Raphaël, qui symbolisent aux yeux du grand public le “renouveau”. Pour notre part, nous verrons en lui l’héritier plausible d’un Kent, rocker à sensibilités multiples, à la fois chic et populaire. Nous lui souhaitons le meilleur des vents.

“ Je suis un bucolique des villes » lançait joliment Bertrand Louis à l’occasion d’une interview. Bertrand est amoureux de Ménilmontant, là où Paris prend de la hauteur. Le dédale des rues offre bien des points de vue sur la ville et de nombreux bancs attendent que l’on s’y pose quand on n’a rien envie de faire. Histoire de regarder les passants et de penser un brin. Tuer le temps, en somme. C’est sans doute comme ça que lui est venue cette ballade aux guitares doucement agitées et enrobées d’un orgue chaleureux. Bertrand Louis pose un regard neuf, d’aujourd’hui sans être bêtement « mode ». Il y a là une élégance, une pertinence, qui marquent ce Ménilmontant-là du fer rouge des refrains authentiques.